Shiori Ito est devenue une figure de proue du mouvement #MeToo au Japon. En 2017, elle brise le silence et accuse un journaliste nippon de l’avoir droguée, puis violé. Son histoire, elle la raconte dans un livre, qu’elle transpose aujourd’hui dans un documentaire.

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C’est une lutte pour la reconnaissance et la justice. À ses débuts, Shiori Ito rencontre un homme haut placé de la chaîne publique japonaise TBS qui laisse miroiter la possibilité d’une embauche à Washington. Cet homme, Noriyuki Yamaguchi, l’a droguée puis violée dans une chambre d’hôtel à Tokyo. Lorsqu’elle déposera plainte, la justice n’aura que faire de ses accusations. D’abord inculpé, l’affaire sera finalement classée sans suite. Un procès avorté qu’elle décrit dans son livre «La Boite noire» et qui revient sur le statut de cet homme respecté, et la face conservatrice et misogyne du système judiciaire japonais.

Menacée, réduite au silence, malgré les attaques qu’elle a subies de toutes parts, Ito a porté son récit sur la place publique et n’a jamais renoncé à sa quête de justice. Son livre «La Boite noire», publié en 2018, a attiré une attention internationale et a fait d’elle une icône pour les femmes et une figure emblématique du mouvement #MeToo au Japon. Passé par le festival de Zurich où elle décroche le prix du meilleur documentaire international, «Black Box Diaries» met en images une enquête intime, complexe. Au diapason de Shiori Ito, à la fois vulnérable et courageuse, le public pourra ressentir la volte de sa stupeur et l’envergure de son affaire. Bien qu’ancré dans le contexte spécifique de la société japonaise, le film est aussi un plaidoyer universel pour le courage civique et un rappel qu’une justice équitable est trop souvent un combat à bout de souffle.

(Adapté de l’allemand)