Veuillez-nous excuser pour la gêne occasionnée Belgique, France 2023 – 89min.

Critique du film

La SNCF passée à la moulinette belge

Critique du film: Kilian Junker

Une plongée absurde dans le monde des trains, c’est en tout cas la promesse de cette nouvelle comédie franco-belge estivale.

Sébastien (Artus) s’apprête à grimper dans la hiérarchie et à être muté au sud de la France. Deux excellentes nouvelles, qu’une dernière course d’évaluation risque bien de compromettre… En effet, son experte Madeleine (Elsa Zylberstein) est réputée particulièrement coriace. Et si elle est à craindre, le collègue devant lequel Sébastien est passé pour sa promotion, lui aussi embarqué dans ce train, l’est encore plus ! Ainsi, ce trajet de routine entre Anvers et Arras se transforme rapidement en véritable cauchemar...

«La Maman et la Putain» ? Si le réalisateur Olivier Van Hoofstadt ne parait pas particulièrement inspiré par le film de Jean Eustache, il ne semble par contre connaître que ces deux catégories pour caractériser ses personnages féminins… Entre Madeleine la cougar addicte à son application de rencontre (permettant un lourd placement de produit), les monos de colos insupportables et une dealeuse hystérique campée par la pourtant géniale Louise Coldefy (bien connue pour son rôle dans «Family Business»), elles sont définitivement mal servies. Restait toutefois au réalisateur belge sa capacité à chatouiller les zygomatiques. Entre le générationnel «Dikkenek» et le plus récent et moins connu «Lucky», son sens de l’absurde paraissait toujours donner du corps à ses longs-métrages.

Ici, la caricature de la SNCF tranchée à la hache, construite comme un « Snowpiercer » où chaque wagon recèle son lot de complications jusqu’à la locomotive finale, peine à faire rire. Pire, elle embarrasse… Et là semble résider toute la volonté de Van Hoofstadt : pousser les potards du politiquement correct dans ses retranchements. Personnes handicapées, stéréotypes raciaux et de genre, mais aussi scènes questionnables sur le bien-être animal avec de vrais singes utilisés à l’écran, il n’y va pas avec le dos de la cuillère.

S’il souhaitait montrer qu’on pouvait encore rire de tout dans une comédie grand public, c’est raté… Ses blagues tombent souvent simplement à plat. Heureusement surnagent encore de cette production quelques sursauts comiques, qui ne l’empêchent pas de se placer tout au fond de la courte filmographie de Van Hoofstadt. Et même si l’excuse présentée dans son titre annonçait la couleur, on a bien de la peine à lui pardonner son heure et demie de film…

07.08.2023

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Commentaires

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Eric2017

il y a 1 an

Film très très moyen avec un humour parfois grotesque. Un mauvais scénario, ce qui empêche vraiment aux acteurs de s'éclater. Elsa Zylberstein sort légèrement du lot grâce à un rôle différent de ce qu'elle interprète normalement. Bref, de temps en temps un sourire, sinon 80 minutes de trop. (G-21.08.23)Voir plus


CineFiliK

il y a 1 an

“Ceux qui sèment prendront le train”

C’est lors d’un « escape game » horrifique que Sébastien, contrôleur à la SNTF, apprend de Léa qu’il va bientôt être papa. Rien ne s’oppose au bonheur du couple qui rêve de quitter Anvers pour le sud de la France. Seule ombre au tableau, une inspection inattendue le lendemain dont dépendra la mutation du brave garçon. Incident majeur excepté, ce devrait être une formalité.

Sauf que tous les désaxés de l’endroit et d’ailleurs semblent s’être donnés rendez-vous dans ce même convoi. Cela commence par le fils ingérable du directeur, stagiaire obligé de Sébastien. L’inspectrice impitoyable – l’exquise Elsa Zylberstein qui a le chic d’enchaîner les déconvenues filmographiques – n’est qu’une nymphomane en plein déséquilibre. Ajoutons un conducteur qui se croit dans Top Gun, de bruyants fans de Johnny, un passager très collant, des singes hippies, le wagon famille et un ancien rival à la vengeance pugnace. Quelques piques bien envoyées, mais rien de très drôle dans ce TGV délirant. Le trajet dure et vire trop rapidement à l’absurde. L’humour d’Olivier Van Hoofstadt manque sacrément de subtilité et tente de se dédouaner en jouant la carte du surréalisme belge. La Société Nationale des Toqués Ferroviaires rame et finit par dérailler.

(5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


Crapouillet

il y a 1 an

Lourd, grossier, avec des excès de rythmes constants qui n'apportent pas de plus très déçu Heureusement pas trop long


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