Love & Friendship France, Irlande, Pays-Bas, Etats-Unis 2016 – 92min.

Critique du film

Love & Friendship

Critique du film: Geoffrey Crété

Angleterre, fin du XVIIIe siècle. Belle, manipulatrice, narcissique, dangereuse : Lady Susan Vernon a une réputation sulfureuse dans la haute société anglaise. Récemment veuve, elle quitte la demeure des Manwaring après y avoir semé le chaos pour habiter chez son frère Charles, pour le plus grand malheur de son épouse Catherine. Épaulée dans ses intrigues par son amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan va tenter de manipuler deux prétendants fortunés pour arriver à ses fins.

Presque 20 ans après Les Derniers Jours du disco, Kate Beckinsale retrouve Chloé Sevigny et le réalisateur Whit Stillman : une réunion bienvenue pour une actrice trop associée aux superproductions boursouflées (Pearl Harbor, Underworld, Total Recall), qui se révèle en plus être la meilleure chose dans Love & Friendship. Légère, drôle, profondément détestable mais totalement amusante, elle donne à cette adaptation de Jane Austen une énergie comique irrésistible. C’est simple : dès qu’elle est à l’écran, elle éclipse ses partenaires. Mais au-delà de sa performance, Love & Friendship est trop sage et simple pour séduire. Les apparitions burlesques de Tom Bennett, excellent en benêt aristocrate, ne suffisent pas à rendre intéressante cette intrigue cousue de fil blanc, qui aurait mérité bien plus de cynisme et cruauté pour être à la hauteur de sa Lady Susan.

11.04.2024

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 8 ans

Pensée du jour : Milady Susan

Malgré sa beauté qui n’a d’égale que sa volition, Lady Susan Vernon est une veuve plus très joyeuse depuis que sa situation financière l’oblige à trouver rapidement un riche époux pour elle, de même que pour sa fille Frederica. Précédée par sa réputation d’intrigante, il lui faudra jouer de son charme et des moins malins pour faire plier la haute société et arriver à ses fins.

Dans cette nouvelle adaptation d’un roman épistolaire de Jane Austen, chacun des nombreux personnages et des lieux de l’action est d’abord présenté en quelques lignes au moyen d’un arrêt sur image. Procédé aussi incongru qu’amusant dans ce monde si corseté qui rappelle une mise en place théâtrale. S’ensuit une joute oratoire enlevée et pas toujours aisée à suivre où les flèches linguistiques s’échangent avec grâce et s’avalent dans une « cup of tea », le petit doigt levé. De cette partie d’échecs et de réussites, dans laquelle les reines arborent leurs armes de séduction massive pour mieux se jouer de rois naïfs et fainéants, se dégagent des effluves mêlant moderne et suranné. Ainsi sont évoqués l’air de rien des concepts plus actuels et audacieux tels que les cougars, l’échangisme et le mariage à trois. Le tout servi avec l’exquise élégance d’un accent « sooo British » !

7/10
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