Angelo dans la forêt mystérieuse France, Luxembourg 2024 – 84min.

Critique du film

Un intrépide aventurier au secours de sa mémé

Critique du film: Laurine Chiarini

Angelo a 10 ans. Oublié sur une aire d’autoroute, il doit à tout prix rejoindre sa grand-mère, très malade. S’enfonçant dans une forêt peuplée d’êtres mystérieux, le jeune aventurier se lance dans une folle expédition, tourbillonnant d’un univers graphique à un autre.

Coincé entre un grand frère en pleine adolescence et un petit frère encore bébé, Angelo se rêve en aventurier du quotidien. Une mauvaise nouvelle arrive un matin : la grand-mère d’Angelo, sa Mémé chérie, a fait une attaque. La famille s’empile dare-dare dans la voiture et fait une pause en chemin, oubliant Angelo sur une aire d’autoroute. La nuit tombant, la forêt alentour s’épaissit d’ombres et de mystères, dans lesquels s’enfonce Angelo. Commence alors une folle épopée peuplée de personnages fantasques, que le petit garçon va aider à défendre leur nature bien-aimée face à l’odieux Ultra. Arrivera-t-il à temps pour rejoindre sa Mémé?

Dans une fratrie, pas facile d’être au milieu. Heureusement, Angelo peut compter sur son imagination : son petit frère hurlant devient un tigre rugissant ; le lait qu’il verse dans les céréales se transforme en rivière bouillonnante et son ado de grand frère est l’anti-héros Debilman. Les voix sont servies par un casting de choix : l’espiègle grand-mère qui triche aux cartes et apprend à son petit-fils à faire des bras d’honneur est incarnée par Yolande Moreau. Fabrice, écureuil transgenre rejeté par sa famille qui se rêve en oiseau, a la voix du chanteur Philippe Katerine, et José Garcia prête la sienne à Ultra, méchant à mi-chemin entre Grou, de «Moi, moche et méchant» et «Mini-Moi», version XXS de Dr. Denfer dans «Austin Powers».

Le jeune public que vise le film permet à ses concepteurs de s’amuser, évoluant dans un large registre entre gags primitifs et inventions qui plairont tout autant aux adultes. Le GPS de la voiture, en pleine crise existentielle, affirme que «ce qui compte, c'est le voyage, et non la destination» au père complètement perdu sur des petites routes de campagne. Sautillant sur des champignons péteurs, Angelo se frotte à un esprit des marais charlatan et un ogre reconverti en agent immobilier raté, alors que sa fille Zaza rallie les habitants de la forêt magique aux cris de «résistance !», le poing levé. Souvent, les créatures de dessins animés destinés aux enfants pèchent par excès d’anthropomorphisme. Ici, le doux mélange d’excentricités et bizarreries sur fond d’écologie parvient à un résultat qui risque bien d’amuser une large audience.

(Festival d’animation d’Annecy 2024)

04.11.2024

3.5

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