La Tresse Belgique, Canada, France, Italie 2022 – 122min.

Critique du film

L’adaptation emmêlée

Critique du film: Fanny Agostino

Liées par leur condition, trois femmes aux vies dissemblables cherchent à s’extirper de situations complexes. La métaphore qui donne son nom au film de la française Laetitia Colombani est limpide. C’est d’ailleurs sous ce même nom qu’apparaît le roman à succès dont la réalisatrice est également l’auteure. Un portage au cinéma réussi ?

Smita (Mia Maelzer), Sarah (Kim Raver) et Giulia (Fotini Peluso) ne se connaissent pas. Elles vivent sur des continents différents. La première doit fuir avec sa fille afin d’échapper à sa caste en Inde. La seconde est une working mom, avocate accomplie au sein d’un cabinet réputé. Tout comme la dernière protagoniste, un événement va venir bouleverser sa trajectoire de vie.

Tout au long du film, les trois histoires progressent par palier. Une manière d’épouser la structure du livre, où les chapitres s’alternent entre les différentes narratrices. Un choix qui fonctionne pour la prose, mais dont la refonte littérale au cinéma ne parvient malheureusement pas à un résultat satisfaisant. Les récits sont hachés et les personnages ne sont que peu développé. Colombani se contente d’un choix paresseux, alors qu’en tant qu’auteure du livre, elle bénéficiait d’une vision surplombante.

Abnégation et courage sont les qualités que partagent les trois femmes de «La Tresse». Malheureusement, les portraits cinématographiques sont trop rapidement balayés, sinon anecdotiques.

19.12.2023

2.5

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 8 mois

“Méli-mélo”

Dans le nord de l’Inde, Smita rêve de voir sa fille aller à l’école. Au sud de l’Italie, Giulia travaille dans l’atelier de perruques de son père. A Montréal, Sarah est l’associée respectée d’un cabinet d’avocats. Des existences que tout oppose, mais pour autant bientôt reliées.

Dans la mythologie romaine, les Parques tenaient par un fil la destinée humaine. Le couper signifiait la mort. Ici, ce sont trois cheveux qu’elles tresseraient pour les rendre plus forts. Issues de son propre roman à succès, les héroïnes de Laetitia Colombani affrontent l’adversité principalement masculine pour revendiquer leur liberté. Smita l’intouchable défie son mari couard et un brahmane intraitable pour fuir la condition à laquelle est soumise sa famille. Giulia fait face aux dettes d’un paternel maintenant dans le coma, sans négliger un mariage quasi arrangé. Quant à Sarah, alors que le cancer ronge son sein, les requins de l’entreprise aiguisent leurs dents à l’odeur du sang. Battantes, courageuses et résilientes, ces sœurs d’armes s’unissent au-delà des continents. Leurs combats respectifs se rejoignent et se confondent. Ainsi, dans une mécanique structurelle alternant leur histoire comme des chapitres, sont comparés les atermoiements d’une riche occidentale et la misère sociale d’une Indienne qui n’a plus rien. Manquant d’aspérité et de profondeur, les personnages incarnés par de trop belles actrices en deviennent archétypiques. Évitant heureusement l’artificialité des studios, les lieux géographiques esthétisés n’échappent pas à quelques clichés véhiculés. Enfin, la musique au piano finit par ficeler le tout dans méli-mélo sirupeux dont l’ambition tenace est de faire couler les larmes.

(5/10)Voir plus

Dernière modification il y a 8 mois


vincenzobino

il y a 10 mois

4.5: Cuir intouchable
Sarah, avocate canadienne sur le point de plaider une affaire lui prenant son temps libre et apprenant une semaine avant l’audience qu’elle est atteinte d’un cancer; Smita intouchable indienne souhaitant emmener sa fille au sud du pays pour une mission spirituelle; Giulia fille du propriétaire d’une entreprise cosmétique productrice et découvrant après un AVC de son père que la société pourrait être mise en faillite: 3 destins séparés mais avec un point commun.
Le voici cet espèce d’OVNI qui ne m’avait absolument pas interpellé avant de tomber sur un article cette semaine : une pure pépite.
Peu à dire : durant une heure et demie en découvrant et vivant ces 3 destinées avec tant une volonté de faire face à l’épreuve qu’une incapacité à être « surfemme » et éviter l’inéluctable apparent, on est à la fois respectueux de ce courage et presque choqué d’un certain égoïsme involontaire de chacune de nos 3 protagonistes. Une question nous trotte : quel est le rapport entre nos 3 héroïnes malgré elles?
Les dix dernières minutes y répondent et si vous aviez, Mesdames, connu une ou l’autre de ces trajectoires, vous allez forcément être touchées.
Magnifiquement interprété particulièrement Fotini Peluzo impressionnante, filmé particulièrement l’Inde, et accompagné par la splendide musicalité de Einaudi, cette expérience certes naïve auto-adaptée par Laetitia Colombani est une véritable leçon de vie à recommander vivement.Voir plus


Nathaliev

il y a 11 mois

Pour qui aime les destins qui se croisent. Très émouvant.


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